Aujourd'hui j'ai fauché les ronces du jardin.
J'ai fauché avec une vieille faux mal aiguisée.
J'ai fauché avec toute la force que j'avais,
à m'en faire mal aux doigts, à m'en faire des ampoules partout.
J'ai fauché à en rugir, à en crier, à en pleurer.
J'ai fauché pour évacuer ma peine, ma tristesse, ma colère.
J'ai fauché à en tomber par terre de fatigue.
Pour arrêter de penser, pour arrêter d'y croire.
Pas toi, non pas toi. Pas maintenant, pas si tôt, pas toi.
Mes mots sont maladroits, mes mains tremblent, ma gorge se noue.
Et je fauche de plus belle.
Non, c'est impossible. Pas si brusquement, c'est trop injuste.
Pourquoi ?
Un homme si gentil, si dévoué, si parfait.
Un ami si cher, un modèle.
Je ne peux pas y croire, je ne veux pas y croire.
Mon cœur est en berne.
Tu va me manquer, tu vas nous manquer, Patrick.
Pendant très longtemps.
Toujours, même.
On t'aime.
♥