Bonjour tout le monde !
Je n'ose même pas regarder de quand date mon dernier article, mais comment vous dire, le mois de juin (comme les mois de septembre et décembre) est très très rempli, entre tout ce qui y a à faire à l'école en cette fin d'année, le spectacle de cirque de fin d'année, les invitations diverses à droite à gauche, les auditions de mon fils, breeeeef.
A ça, on ajoute que mon ordinateur a rendu l'âme juste quand je préparais les livrets pour mes élèves (sinon ce n'est pas drôle !), et vous avez une idée des raisons de mon absence par ici ! (heureusement, ma maman m'a gentiment prêté le sien en attendant des jours meilleurs !)
En attendant que je récupère les données sur le disque dur de mon ordinateur (et que je puisse partager tous les articles que j'ai de côté !), je vous propose aujourd'hui un article sur une technique qui me fait envie depuis très longtemps : le cyanotype.
Mon frère m'a offert un kit pour cyanotype à mon anniversaire, en octobre dernier, mais j'ai attendu cet été pour commencer.
Pourquoi ?
Deux raisons à cela : d'abord parce qu'il faut la lumière du soleil pour que le produit agisse et révèle sa couleur (ça fonctionne en plein hiver aussi, mais ça met beaucoup plus de temps), et ensuite parce qu'une fois les solutions préparées, elles se gardent environ 2 mois. J'ai donc commencé le 1er juillet, facile de s'en souvenir, et je sais que j'ai tout l'été pour explorer cette technique photographique absolument fascinante !
Pour les détails techniques, je vous renvoie à cet article très détaillé qui explique tout, quant à moi je vous montre mes toutes premières explorations.
Avec le kit que j'ai, déjà dosé, il suffit de remplir les flacons jusqu'en haut pour préparer les solutions au bon dosage. Après, je pense que quand j'aurai vidé les bouteilles, si je veux recommencer, j'achèterai juste les composés chimiques et je ferais moi-même le dosage.
Il faut donc une solution de ferricyanure de potassium et une solution de citrate d'ammomium ferrique qui, lorsqu'elles sont mélangées deviennent photosensibles et réagissent donc aux UV.
Une fois les solutions préparée (on les stocke au frigo ensuite), on prend la même quantité de chaque qu'on mélange dans un récipient. J'ai pris un tout petit peu de chaque pour mes premiers essais, car le mélange effectué ne se conserve pas : il faut tout utiliser.
Ensuite, on va choisir ses supports. J'en avais sélectionné des très différents, je n'ai finalement pas tout testé pour la première fois, mais ça viendra.
Du papier aquarelle, du bois, des tissus différents, un tote bag... et des feuilles diverses et variées.
Il faut ensuite appliquer la solution sur les supports choisis, en prenant garde de bien mettre une protection en dessous car cela pourrait réagir avec la lumière et tâcher définitivement votre plan de travail.
J'ai recouvert la surface d'un tote-bag, comme il y avait une sorte d'apprêt sur le sac (je crois que je ne l'avais jamais lavé), la solution a recouvert uniquement le dessus et pas du tout l'intérieur, c'était vraiment pas mal !
J'ai aussi utilisé une partie du mélange sur une taie d'oreiller, mais pour le coup le tissu boit énormément, donc une bonne partie de la solution a fini dessus, c'est à prévoir quand vous faites du cyanotype.
Il faut ensuite faire sécher les support à l'abri de la lumière. Après vous pouvez les conserver quelques jours bien rangés dans une pochette pour les exposer quand vous aurez envie (ou quand il y aura du soleil !)
Et ensuite, place à l'exploration ! Pour nos premiers essais, j'ai fait participer mes deux filles. Elles sont allées récolter des plantes dans le jardin, puis elles les ont placées sur leur feuille, comme elles voulaient.
Quand la composition est terminée, on place un vitre dessus pour bien plaquer les éléments sur la feuille et les maintenir.
Et on expose au soleil. La couleur vire immédiatement au bleu/gris, puis elle redevient jaunâtre.
Et au bout de quelques minutes (10 min pour nous, vers 14h en plein soleil et début juillet, ça peut aller jusqu'à 1h30 si le soleil est voilé ou si vous faites ça en hiver), la couleur vire au bleu-marron, presque cuivré.
C'est le moment de retourner à l'abri de la lumière, et de passer à la révélation.
En enlevant les feuillages, on voit bien les parties qui n'ont pas été exposées à la lumière, je trouve ça fascinant, on voit même les nervures de certaines feuilles.
Pour révéler la vraie couleur du cyanotype, on va à présent rincer le papier, en l'immergeant dans l'eau, dans une bassine (avec des gants, c'est mieux !)
Le produit qui n'a pas réagi va aller dans la bassine qui va se teinter de jaune. On peut faire plusieurs bains de rinçage, il faut qu'à la fin les parties non exposées ne soient plus du tout blanches.
Je fais un petit aparté qui me semble important : dans certains tutoriel que vous trouverez sur internet, on vous indique de rincer dans l'évier, ou de jeter l'eau de rincage dans le lavabo.
Le ferricyanure de potassium est toxique pour les organismes aquatiques, donc il faut vraiment éviter ! Ce n'est pas parce qu'on manipule des produits chimiques disponibles à la vente libre qu'il ne faut pas faire attention à la nature !
Donc soit vous stocker les eaux de rincage dans des bidons que vous déposez en déchetterie, soit vous laissez s'évaporer l'eau au soleil et le résidu qui reste dans la bassine se récupère : c'est du Bleu de Prusse, un pigment qui sert notamment en aquarelle !
Voilà, fin de mon aparté, je vous montre maintenant le résultat :
Magnifique cette couleur, non ?
Les filles étaient fascinées de voir les motifs des feuilles choisies se révéler, c'est magique !
Quant à moi, j'ai ensuite fait des essais sur le tote-bag.
J'ai privilégié les feuillages multiples, avec des fins motifs, parce que ce sont mes préférés.
Voilà le résultat après exposition, j'ai eu peur en voyant le peu de jaune restant, je pensais que le soleil était passé à travers les feuilles, et que le rendu serait très sombre.
Finalement je suis complètement archi-fan du résultat, et je pense que ça fait une super idée de cadeau !
On peut même penser à broder certaines parties, mais pour l'instant je crois qu'il me plait beaucoup comme ça, certains motifs sont hyper fins et précis.
J'adore la transparence des pétales de marguerite...
Sur le papier aquarelle, j'avais peint des bandes allongées. J'imaginais bien mettre une plante dans chaque bande.
Après révélation, j'adore le rendu !
Je les ai transformées en petits marque-pages, mais j'ai beaucoup aimé le format des bandes, je recommencerai !
Sur la taie d'oreiller, j'ai mis des fougères (j'ai fait attention d'en prendre des jeunes, car la grande fougère que j'ai mise sur le tote-bag a libéré ses spores et a tâché le côté du sac) et j'ai ajouté un petit cœur découpé dans une feuille de brouillon, car il restait une petite place.
Et voilà le résultat pendant le séchage !
J'ai fait une dernière expérimentation sur une feuille de papier que j'avais fabriquée avec du papier recyclé, mais elle est si fine et si fragile que j'ai eu du mal à la rincer sans qu'elle ne se délite ! A re-tester avec un papier plus épais...
☺
Je suis resté dans un thème très botanique, car c'est le plus traditionnel avec le cyanotype et car j'adore l'effet, mais maintenant j'ai envie de tester plein d'autres choses : de mettre des découpes diverses, des objets dessus, de dessiner sur une plaque transparente avant exposition, et même essayer différents temps d'exposition pour faire des dégradés... Bref les possibilités sont immenses !
J'espère que ce petit aperçu vous a plu et vous donnera envie de vous lancer, si vous avez déjà essayé ou si vous avez des suggestions, des idées, des conseils, ou tout simplement des questions, n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire, j'adore vous lire ♥
Je vous souhaite une bonne fin de journée,
♥ Bises ♥
Chloé